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Il y a certaines lois dont la nature est démocratique et qui réussissent cependant àcorriger en partie ces instincts dangereux de la démocratie. Lorsque vous entrez dans la salle des représentants à Washington, vous voussentez frappé de l'aspect vulgaire de cette grande assemblée. L’œil cherche souventen vain dans son sein un homme célèbre. Presque tous ses membres sont des person-nages obscurs, dont le nom ne fournit aucune image à la pensée. Ce sont, pour laplupart, des avocats de village, des commerçants, ou même des hommes appartenantaux dernières classes. Dans un pays où l'instruction est presque universellementrépandue, on dit que les représentants du peuple ne savent pas toujours correctementécrire. doudoune canada goose homme
À deux pas de là s'ouvre la salle du Sénat, dont l'étroite enceinte renferme unegrande partie des célébrités de l'Amérique. A peine y aperçoit-on un seul homme quine rappelle l'idée d'une illustration récente. Ce sont d'éloquents avocats, des générauxdistingués, d'habiles magistrats, ou des hommes d'État connus. Toutes les paroles quis'échappent de cette assemblée feraient honneur aux plus grands débats parlemen-taires d'Europe. D'où vient ce bizarre contraste ? Pourquoi l'élite de la nation se trouve-t-elle danscette salle plutôt que dans cette autre ? Pourquoi la première assemblée réunit-elle183 Alexis de Tocqueville (1835), De la démocratie en Amérique I (deuxième partie) 34tant d'éléments vulgaires, lorsque la seconde semble avoir le monopole des talents etdes lumières ? L'une et l'autre cependant émanent du peuple, l'une et l'autre sont leproduit du suffrage universel, et nulle voix, jusqu'à présent, ne s'est élevée en Améri-que pour soutenir que le Sénat fût ennemi des intérêts populaires. D'où vient donc unesi énorme différence ? je ne vois qu'un seul fait qui l'explique: l'élection qui produit laChambre des représentants est directe; celle dont le Sénat émane est soumise à deuxdegrés. doudoune canada goose pas cher L'universalité des citoyens nomme la législature de chaque État, et la Consti-tution fédérale, transformant à leur tour chacune de ces législatures en corps électo-raux, y puise les membres du Sénat. Les sénateurs expriment donc, quoique indirecte-ment, le résultat du vote universel; car la législature, qui nomme les sénateurs, n'estpoint un corps aristocratique ou privilégie qui tire son droit électoral de lui-même;elle dépend essentiellement de l'universalité des citoyens; elle est, en général, élue pareux tous les ans, et ils peuvent toujours diriger ses choix en la composant de membresnouveaux. Mais il suffit que la volonté populaire passe à travers cette assembléechoisie pour s'y élaborer en quelque sorte, et en sortir revêtue de formes plus nobles etplus belles. Les hommes ainsi élus représentent donc toujours exactement la majoritéde la nation qui gouverne; mais ils ne représentent que les pensées élevées qui ontcours au milieu d'elle, les instincts généreux qui l'animent, et non les petites passionsqui souvent l'agitent et les vices qui la déshonorent. Il est facile d'apercevoir dans l'avenir un moment où les républiques américainesseront forcées de multiplier les deux degrés, dans leur système électoral, sous peinede se perdre misérablement parmi les écueils de la démocratie. Je ne ferai pas difficulté de l'avouer; je vois dans le double degré électoral le seulmoyen de mettre l'usage de la liberté politique à la portée de toutes les classes dupeuple. doudounes canada goose
Ceux qui espèrent faire de ce moyen l'arme exclusive d'un parti, et ceux qui lecraignent, me paraissent tomber dans une égale erreur.INFLUENCE QU'A EXERCÉE LA DÉMOCRATIEAMÉRICAINE SUR LES LOIS ÉLECTORALES La rareté des élections expose l'État à de grandes crises. - Leur fréquence l'entretient dans une agitation fébrile. - Les Américains ont choisi le second de ces deux maux. - Versatilité de la loi. - Opinion de Hamilton, de Madison et de Jefferson sur ce sujet.